La Bible du Coeur de Jésus

Edouard Glotin

Presses de la Renaissance


Notes et Annexes

Introduction

Annexes
Haurietis Aquas
Le Coeur de Jésus et le Shabbat juif
Benoît XVI : Lettre au R.P. Kolvenbach (50° anniv. d'HA)
Benoît XVI : Message de Carême 2007

Commentaires
des illustrations

Fig. 1 à 11
Fig. 12 à 19
Fig. 20 à 29
Fig. 30 à 39
Fig. 40 à 49
Fig. 50 à 59
Fig. 60 à 69
Fig. 70 à 83

Notes
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
• Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Liste des sigles
Notes du chapitre 10

1. @ La catéchèse, « enseignement… donné en général de façon organique et systématique » selon CT 18.
En général, par opposition aux diverses formes de catéchèses spécialisées ? Le DGC distingue la « catéchèse d’initiation », « organique et systématique » (67-68) des « nombreuses formes de catéchèse permanente » (71-72).

3. @ Histoire de la catéchèse.
Pour approfondir cet exposé historique nécessairement succinct et partiel, voir la contribution de J.P. BATUT dans le Collectif : Pour une lecture du Catéchisme de l’Eglise Catholique, Mame, Paris, 1993, p. 15-35 ; « Le catéchisme de l’Eglise Catholique. Dossier d’information de la Commission d’édition », D.C. n°2055, août 1992, spécialement p. 735-737 : « Le catéchisme dans l’histoire de l’Eglise » ; C.WACKENHEIM, La Catéchèse, PUF, Paris, 1983 ; G. ADLER et G. VOGELEISEN, Un siècle de catéchèse en France (1893-1980), Paris, Beauchesne, 1981, 601 pp. ; J. COLOMB, Le Service de l’Evangile, Tome 1, Desclée, Paris, 1968, p.25-52 ; F.X. ARNOLD, Serviteurs de la foi, Desclée, Tournai, 1957, pp. 9-182.

5. @ Le courant kérygmatique.
Pour approfondir, cf. A. FOSSION, La catéchèse dans le champ de la communication, Paris, Cerf, 1990, 515 pp. Voir spécialement dans la 2° partie : « Les courants catéchétiques contemporains », le ch.7 : « Aux sources de la catéchèse contemporaine, le courant kérygmatique », 165-195 ; F.X. ARNOLD, Serviteurs de la foi, pp. 45-182. Pour une étude plus théologique, voir E. GLOTIN, Le mystère du Cœur de Jésus devant la catéchèse contemporaine, dans Sesiones de estudio, Primer Congreso Internacional sobre el culto al Sagrado Corazon de Jesus, Barcelona, Tibidabo, 1964, pp. 361-364.

@ La Transfiguration point focal de la christologie ?
Une étude récente a montré comment, chez H. de Lubac interprète d’Origène, c’est la Transfiguration qui constitue le « point focal de la christologie ». E. GUIBERT, Le Mystère du Christ d’après Henri de Lubac, Paris, Cerf, 2006, 373-410. Bien que n’appartenant pas au kérygme, la transfiguration occupe une place charnière dans les synoptiques, entre le ministère public de Jésus qu’elle couronne et l’événement pascal qu’elle ouvre. La Transfiguration présente le mystère de la sainte Trinité et l’humanité du Christ liée à sa divinité. A défaut d’en constituer le cœur, elle annonce le mystère pascal en nous invitant à contempler le lien indéfectible entre la gloire et la croix, notamment durant la scène de l’agonie. En effet, la Transfiguration appelle, pour se réaliser, une transformation, un passage réalisés précisément dans la Passion. La Transfiguration de Jésus montre bien l’accomplissement de l’ancienne alliance dans la nouvelle, la « Transfiguration des Ecritures », et illustre de manière saisissante l’eschatologie, la condition dernière de l’homme appelé à la gloire avec le Christ. Ces caractéristiques, non exhaustives, font de cet événement de la vie de Jésus une excellente synthèse possible de la foi chrétienne. Le symbole Cœur de Jésus aurait pour avantage de renvoyer plus directement au centre de l’événement pascal et de nous inviter à entrer plus immédiatement à l’intérieur du mystère chrétien.

9. @ Catechesi tradendae et les courants catéchétiques contemporains.
Dans la mouvance de la catéchèse kérygmatique, signalons parmi les principaux courants de la catéchèse contemporaine : le « modèle catéchuménal », missionnaire, la « catéchèse anthropologique » ou existentielle, la « catéchèse historique-prophétique ». Tout en avalisant leurs intuitions positives, CT indique des dérives possibles. Voir A. FOSSION, op. cit. pp. 197-244. Actuellement, une attention toute particulière est donnée aux problèmes d’inculturation. Voir A. FOSSION, op. cit. p. 317-476 ; DGC, p. 177-290.

10. @ Crise de la catéchèse contemporaine ?
Voir C. WACKENHEIM, La Catéchèse, PUF, Paris, 1983, pp. 83-88 ; J. RATZINGER, « Transmission et sources de la foi » dans le Collectif : Pour une lecture du Catéchisme de l’Eglise Catholique, Paris, Mame, 1992, p. 53-70 ; C. von SCHÖNBORN, « Il concetto teologico del catéchismo della Chiesa Cattolica », in X Anniversario Editionis CEC conventus Catechisticus Internationalis, Rome, octobre 2002, pp. 9-12. A propos de certains parcours des pays germanophones, le cardinal affirme : « Impossible que les élèves perçoivent la foi comme un tout organique, appelant à une vie de foi cohérente et embrassant tous les aspects de la vie » (p. 9). « A une époque de morcellement, de fragmentation du savoir et des expériences, tant dans la société que dans l’Eglise, il est de première importance de revenir à la narration du dessein de Dieu » (p. 12).

14. @ L’esprit des Catéchismes Romains puise dans saint Augustin.
« Toute la finalité de la doctrine et de l’enseignement doit être placée dans l’amour qui ne finit pas. Car on peut bien exposer ce qu’il faut croire, espérer ou faire ; mais surtout on doit toujours faire apparaître l’Amour de Notre Seigneur afin que chacun comprenne que tout acte de vertu parfaitement chrétien n’a pas d’autre origine que l’Amour et pas d’autre terme que l’Amour » (Catéchisme Romain, Préface, 10 repris dans CEC 25). Cf. dans le De Catechizandis Rudibus : « Propose-toi donc cet amour comme fin à laquelle tu rapporteras tout ce que tu diras » (4, 8 ; cf. 6, 10 §2). « Quant à tous les autres enseignements… ce qu’il convient d’exposer ou d’expliquer à propos de la foi, comme à propos de la morale et des tentations, il faut… le rapporter à cette voie suréminente (de la charité) (8, 12). Lorsque les Catéchismes parlent de « L’amour de Notre Seigneur » (Jésus) qui renvoie à l’Amour comme « origine » et « terme » de « tout acte de vertu chrétienne », on peut penser au double mouvement de l’amour reçu et de l’amour donné que nous manifeste la venue de Jésus parmi nous (4, 7).

17. @ Le kérygme comme mystère, personne, événement.
La triple distinction : mystère, personne, événement peut se réclamer du courant kérygmatique lui-même. Cf. la parole de Sailer : « Dieu – par le Christ – le salut du monde » citée dans F.X. ARNOLD, Proclamation de la foi et communauté de foi, Lumen Vitae, Bruxelles, 1957, p. 43. La première épître de Jean serait un bon enracinement scripturaire de ces trois angles de vue. L’épître proclame le mystère de l’amour, la venue de Jésus, le Christ, dans la chair (1 Jn 4, 2) et les circonstances de sa venue par l’eau et par le sang (1 Jn 5, 6). Cette triple distinction se retrouve aussi dans l’encyclique Haurietis Aquas où le Cœur de Jésus est appelé « symbole de son amour » (HA 12), « image de sa personne » (HA 43) et « témoin de notre rédemption » (HA 28).

18. @ Le cœur comme mystère intérieur.
C’est Jean Paul II qui parle du « cœur » comme du « mystère intérieur de l’homme » (RH 8). On peut parler du Cœur de Jésus comme centre du Verbe incarné. Notons que le Cœur de Jésus n’est pas un centre seulement humain, psycho-somatique, mais un centre « humano-divin ».

21. @ Cœur de Jésus et ignorance religieuse.
Lorsqu’on se place au niveau du Cœur de Jésus, on a l’avantage de se situer à la racine de l’acte rédempteur. En effet, on peut comprendre le mystère pascal de bien des manières… Un sondage indique que seulement 14% des enfants catéchisés connaissent la signification de la Passion même si pour une majorité d’entre eux, Jésus est le « sauveur des hommes ». (La Croix, 5 novembre 2002, p.15). L’effacement du sens de la croix et du sens de la mort rédemptrice peut conduire à une présentation défectueuse de la foi qui laisse démuni face aux drames de la vie…

23. @ Nommer plus explicitement le Cœur de Jésus ?
« C’est notre conviction que la catéchèse sera pleinement kérygmatique le jour où elle sera amenée à se placer plus explicitement sous ce signe du Cœur de Jésus. Cette évolution, qui ne peut être brusquée, se fera lentement sous la conduite de l’Esprit : comme la gravité incline toutes choses vers leur centre, ainsi les mystères chrétiens tendent de tout leur poids vers ce centre médiateur du christianisme. Le mouvement qui pousse la catéchèse à se définir toujours plus précisément par rapport à l’axe central du christianisme finira par lui ouvrir l’accès des investigabiles divitias [insondables richesses] du Cœur de Jésus ». E. GLOTIN, Le mystère de Jésus devant la catéchèse contemporaine, p. 370.


2. Un précurseur : Saint Jean Eudes.

32. @ L’influence du De Catechizandis rudibus d’Augustin.
« Dans l’état actuel des connaissances, il faut ensuite se reporter à l’époque de l’humanisme et des grands missions du XVIe siècle, pour retrouver des traces significatives de l’influence du CR ». Cf. le Catechismus ecclesiae de l’ex-luthérien et érasmien, G. Witzel (1501-1573) et les méthodes des grands missionnaires du XVIe : François-Xavier (Rudes catechizandi modo), et Bartolomeo de las Casas (De unico vocationis modo). « Le CR devenait ensuite le livre inspirateur des réformes catéchétiques : en France, au XVIIe (Fleury) » (S. AUGUSTIN, Œuvres, 11/1. Introduction, 34-35). Goulven Madec n’a pas l’air de noter l’influence sur le Catéchisme de Trente (Cf. CEC 25).

35. @ Trois types d’initiation.
Ces trois types d’initiation convergent en ce qu’ils constituent une pédagogie. Ils diffèrent par le public visé (moniales, jeunes en discernement, cœurs touchés par les missions paroissiales – dont les « dévôts* ») et par la nature de l’itinéraire suivi (grandes étapes d’une vie mystique chez Thérèse ; mois des Exercices* destiné à une effusion* d’Esprit marquant ensuite toute la vie du jeune en discernement ; suivi des missions paroissiales à travers l’année liturgique à partir du rythme de base des prières du matin et du soir).

36. @ Le « temps » chez Eudes.
Pour le dire autrement, « puisque Jean Eudes avait choisi de centrer l’attention de ses lecteurs - tous les chrétiens baptisés - sur une définition fonctionnelle (c’est-à-dire dynamique et non pas seulement statique) de la vie chrétienne, à savoir « une continuation de la vie de Jésus », il trouvait approprié d’adopter pour son livre un plan qui couvrait une à une les divisions du temps, c’est-à-dire les composantes de la continuité : la vie entière (2e partie), l’année (3e partie), le mois (4e partie), la semaine (5e partie), le jour (6e partie). Etabli sur l’axe de la temporalité, le Royaume – et saint Jean Eudes ne s’en défend pas - produit sur son lecteur l’effet d’une immense redondance. La communication se poursuit sans que s’accroisse l’information. (1) »

C’est la métaphysique* bérullienne qui sous-tend une telle pédagogie : « La division du temps par l’analyse de ses composantes, jusqu’à l’instant qui en est l’unité de mesure, est un procédé didactique utilisé par Eudes pour manifester l’intensité par la temporalité : chaque instant et tous les instants de la vie chrétienne doivent contribuer au mouvement de continuation de la vie de Jésus. Il y a de ce fait dans le Royaume une véritable dialectique du temps et de l’éternité, du continu et du discontinu. Avec patience, Eudes s’emploie à enseigner comment empêcher que l’éphémère amenuise les actes, comment abstraire le fugace, l’inconsistant et récupérer même l’activité la plus banale de l’existence au profit de la continuité de la vie de Jésus [en nous] à manifester. »

39. @ Consécration et 25 mars.
Outre que la consécration apparaît ici comme le moyen privilégié de notre « inclusion » mystique en Jésus (de « demeurer en lui », dit Eudes), on notera qu’avec Ubertin de Casale* et d’autres médiévaux, le saint aimerait bien que la crucifixion de Jésus ait eu lieu un 25 mars, ce qui ferait coïncider symboliquement l’ « origine » et le « centre », l’instant de l’Incarnation et le jour de la Rédemption. Ce n’est donc pas un hasard non plus si l’une des premières grandes vagues bérulliennes de consécrations va débuter dans la nuit du 24 au 25 mars 1636, à minuit : en cette fête de l’Annonciation du Seigneur, à l’heure supposée du premier Oui de Marie et de Jésus, la jeune Marguerite* du Saint-Sacrement et huit de ses compagnes du Carmel de Beaune « se consacreront et dédieront au Verbe Eternel, s’offrant à lui en ce premier moment qu’il s’est incarné, pour lui appartenir […] à jamais. »

40. @ L’unité du « Cœur de Jésus et Marie ».
[*** Prochainement en ligne ***]

42. @ Origine de la doctrine eudiste.
[*** Prochainement en ligne ***]

45. @ Les images de Marie chez les Pères.
Jean Eudes se situe dans la ligne notamment de Jean Damascène (Orat. 1 de Dormit. Mariae), d’Hugues de Saint Victor (Serm. 34 de diversis) et de saint Bernard (Serm. 3 super Salve) qui attribuent à Marie des images symboliques cosmiques et bibliques. On retrouve ces images symboliques dans quelques expressions des litanies de la Sainte Vierge sous leur forme classique.

47. @ L’interprétation erronée de Jean Eudes au début du XXe.
[*** Prochainement en ligne ***]




NOTE :

(1) Legaré, 135



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