La Bible du Coeur de Jésus

Edouard Glotin

Presses de la Renaissance


Notes et Annexes

Introduction

Annexes
Haurietis Aquas
Le Coeur de Jésus et le Shabbat juif
Benoît XVI : Lettre au R.P. Kolvenbach (50° anniv. d'HA)
Benoît XVI : Message de Carême 2007

Commentaires
des illustrations

Fig. 1 à 11
Fig. 12 à 19
Fig. 20 à 29
Fig. 30 à 39
Fig. 40 à 49
Fig. 50 à 59
• Fig. 60 à 69
Fig. 70 à 83

Notes
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Liste des sigles
Figures 60 à 69

Figure 60 (p. 409) : Frontispice de Galliffet

Absent de l’édition latine de 1726, ce frontispice figure cependant déjà dans la première édition française (1733), immédiatement après la page de titre. On n’en admirera que davantage la hardiesse de l’assistant général de la Compagnie de Jésus qui, en représentant, parmi les adorateurs du Cœur de Jésus, le Souverain Pontife coiffé de sa tiare, prend malicieusement la revanche de l’échec que, durant la décennie précédente, il avait essuyé en cour de Rome. Il est vrai que le verset de psaume cité en dessous en faisait une simple prophétie : « Ils viendront l’adorer. »



Figure 61 (p. 410) : Ginther (1705)

Rédigé par le curé d’une paroisse allemande du nom de Biberbach, lequel s’avère un excellent théologien, l’ouvrage contient une doctrine déjà très élaborée du mystère du Cœur de Jésus. Destiné non seulement aux amoureux de Jésus mais aux prédicateurs, auxquels l’auteur fournit 50 considérations, soit presque une pour chaque dimanche de l’année, le texte suit le plan annoncé : d’abord Cœur de Jésus et mystère de l’incarnation, puis lien au mystère eucharistique, enfin à celui de la passion, le tout se terminant par trois considérations sur le jugement et le paradis. A propos de l’incarnation, la 4e et la 5e considérations sont à verser au dossier du perpétuel amour et de la perpétuelle souffrance de Jésus depuis le premier instant de sa vie terrestre. L’écriture est dense et nourrie de nombreuses citations de l’Ecriture, des Pères, des théologiens médiévaux, des mystiques et des auteurs spirituels. Comme nous, l’auteur commence par présenter le Cœur de Jésus comme un Livre vivant, contenant la doctrine de la croix (Considération 1) et c’est à ce propos qu’il mentionne au passage Marguerite-Marie, avec une insistance marquée sur sa première vision et l’explication de la croix qu’elle vit comme entée dans le cœur (p. 6, § 6). Ce livre est l’exemple de ce qui fut le meilleur dans les débuts de la « nouvelle dévotion » : un exposé solidement fondé dans l’Ecriture et la Tradition.



Figure 62 (p. 411) : Frontispice de Ginther

La composition trahit ici l’influence de Paray-le-Monial, le Cœur de Jésus étant représenté exactement selon la description de Marguerite-Marie. L’idée est que de ce Cœur émane sur la cité des hommes un rayonnement de vie et d’amour qui à la fois blesse et guérit les cœurs.



Figure 63 (p. 412) : Le Christ cardiophore de Batoni (1708-1787)

Directeur depuis 1753 de la maison d’Exercices Spirituels de Malte, le jésuite italien Dominique-Marie Calvi (1714-1788) était un véritable saint, qui se prodiguait dans les prisons et les hôpitaux et, homme de tous, était présent aussi bien aux ouvriers qu’aux chevaliers de Malte. Couchant sur une planche et capable de ne s’accorder qu’une demi-heure de sommeil pendant les retraites de saint Ignace qu’il dirigeait, c’était un charismatique, qui jouissait d’un don surnaturel de guérison, et un mystique du Cœur de Jésus auquel saint François-Xavier, dans une de ces extases auquel il était accoutumé, l’avait pressé de consacrer sa vie tout entière. Il en distribuait donc par milliers l’image et on lui doit même un opuscule intitulé Tributo di omaggi al Cuore di Gesù.
Rapatrié en 1762 pour diriger la maison d’Exercices de Rome, il voit venir à lui d’illustres retraitants, tel le cardinal-vicaire Marie-Antoine Colonna, qu’il réussit à persuader de la mission des jésuites. C’est Dominique-Marie qui va être, en sous-main, l’âme du victorieux procès en cour de Rome où, le 26 janvier 1765, l’Eglise conclura qu’à travers le signe du Cœur de Jésus, c’est la mémoire de l’œuvre rédemptrice du Christ qui est « symboliquement » (symbolice) rappelée. C’est à lui encore qu’on doit en partie les textes de la messe et de l’office du Cœur de Jésus restés en usage jusqu’en 1929. Mais c’est surtout à lui qu’on doit le Christ cardiophore du Gesù qui va rompre avec les représentations trinitaires du Cœur de Jésus.
La reine Maria-Francesca de Portugal (1777-1799) ne se contentera pas en effet d’obtenir de Pie VI, le 21 janvier 1778, une nouvelle messe et un nouvel office – la messe Egredimini -, qui fut en usage non seulement dans toutes les possessions de sa couronne, mais aussi dans de nombreux diocèses, dont ceux d’Annecy et d’Autun. Elle désirait aussi un tableau de ce Cœur. En 1777, Calvi en avait donc confié l’exécution à l’illustre Pompeo Batoni, le peintre qui lutta avec succès contre la décadence italienne de l’art au 18e. La tête souplement inclinée sous une abondante chevelure châtain, Jésus tient dans la main gauche son cœur qu’il nous présente d’un geste gracieux de sa droite. Figuré avec les attributs de Paray-le-Monial de la façon dont désormais ils seront disposés dans les « statues du Sacré-Cœur » - la couronne d’épines encercle l’organe à l’horizontale -, ce Cœur diffuse un rayonnement d’une étonnante luminosité. On peut seulement regretter ce caractère légèrement efféminé d’un art du 18e proche de celui de Boucher.



Figure 64 (p. 415) : Représentation réaliste

Il n’était pas pensable de reproduire telle quelle la planche de Galliffet, - celui-ci se targuant d’avoir représenté le Cœur de Jésus, puis celui de Marie selon leurs dimensions réelles. Pour excuser ce réalisme, sans doute peut-on y voir la fierté d’une époque qui, suite aux découvertes de William Harvey au siècle précédent, se plaisait maintenant à faire étalage de ses connaissances anatomiques.



Figure 65 (p. 415) : Planche anatomique

Il ne s’agit pas ici d’une photo de l’organe, mais d’un montage plastique, qui permet un meilleur rapprochement avec la planche de Galliffet. La mise en vis-à-vis des figures 64 et 65 nous paraît propre à dédramatiser les choses.



Figure 66 (p. 421) : Mort du pélican

Commentaire à venir.



Figure 67 (p. 434) : Le Sacré-Cœur de Teilhard (Pinta)

Faute d’avoir retrouvé l’humble image sulpicienne qui fascinait Teilhard, j’ai pu en obtenir une copie en couleurs, extraite du mémoire de maîtrise soutenu en 2002 à Aix-en-Provence par Suzanne Arzoumanian-Soulé sous le titre : « Henry Pinta (Marseille 1856-Paris 1944). Vie et œuvre. ». Grand Prix de Rome de peinture en 1884, Pinta avait, en 1921, offert ce tableau pour son ordination sacerdotale à Maurice Belle, sans doute son neveu ou petit-neveu du côté de sa mère, Maria Belle. Au dos de l’image, il est indiqué : Collection particulière, Paris.
Selon l’usage pour les images pieuses de l’époque, l’original était de couleur bistre. Le clair-obscur est très accentué, puisque toute la lumière provient du cœur qui irradie sur le visage, les vêtements, l’avant-bras droit et les mains, et que l’on voit même cette lumière sortir par les orifices des plaies des mains. L’organe cardiaque est très discrètement évoqué au milieu du halo flamboyant dont il est la source.



Figure 68 (p. 435) : Marguerite-Marie en extase

Plus haut, notre Fig. 53 a présenté le détail de cette peinture qu’en 1965-1966 Luc Barbier (1903-1989) a exécutée sur toile marouflée revêtant de loin l’aspect d’une mosaïque. Le beau-père de Luc, Stéphane Pellot, était originaire de Paray-le-Monial et, dans leur enfance, les dix cousins du peintre attelaient chevaux et calèches afin de s’y réunir pour une fête de famille. Quand, par son mariage, il fera partie de la famille Pellot, Luc découvrira avec intérêt ce haut lieu culturel et spirituel de Bourgogne.
Dans les années 60, Luc Barbier et Jean Ladame, Supérieur des Chapelains du pèlerinage, se découvriront une passion commune pour Teilhard de Chardin : « A la maison, papa nous parlait souvent de Teilhard », témoigne sa fille Ricky. De là naît une amitié qui va aboutir à confier à l’artiste la bien nécessaire rénovation de la chapelle des Visitandines.
L’inspiration teilhardienne se manifeste surtout dans ces sortes d’ondes concentriques qui semblent vouloir diffuser le lumineux rayonnement du Cœur de Jésus jusqu’aux extrémités du cosmos (voir notre longue citation de Teilhard p. 436-437).
Voir Ricky Barbier-Sophie Ortis, Luc Barbier (1903-1989), Châtillon-sur-Chalaronne, Ed. La Taillanderie, 2006, 108-109.



Figure 69 (p. 443) : Le Christ miséricordieux de Kazimirovski

L’histoire de l’icône du Christ miséricordieux est compliquée. Voir la note 1 du Petit Journal (PJ p.604-607).
Outre les essais d’adaptation moderne qui se multiplient (la plupart sous forme d’icônes de type byzantin), on ne recense pas moins de six versions anciennes dont 2 du vivant de Faustine : la première – celle qui fut vénérée à Wilno durant le triduum de 1935 et qui est signée du peintre Kazimirowski ; celle de Stanislas Batkowski (Lwow, 1942) qui fut exécutée en 2 exemplaires, le premier ayant brûlé avec la chapelle durant l’insurrection de Varsovie ; celle d’Adolphe Hyla, qui la peignit en 1943 en action de grâces pour avoir eu la vie sauve durant la guerre, et dont il y eut également un second exemplaire, mais de dimensions différentes ; enfin une copie de l’icône de Wilno rectifiée par Lucja Balzukiewiczowna – celle devant laquelle, le 27 septembre 1937, Faustine tomba en extase (PJ 1299 avec la n.375, p. 658), mais dont, malgré nos efforts, nous n’avons pu retrouver la trace. J’ai choisi de privilégier l’icône de Kazimirowski plutôt que celle de Batkowski, que l’on voit un peu partout, étant donné que les Palottins la diffusent au motif qu’elle a été bénie par Pie XII.
L‘image de Kazimirowski ne comportait pas l’inscription « Jezu ufam tobie ». Plus tard, un écriteau fut donc placé sur l’encadrement du tableau.



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