La Bible du Coeur de Jésus

Edouard Glotin

Presses de la Renaissance


Notes et Annexes

Introduction

Annexes
Haurietis Aquas
Le Coeur de Jésus et le Shabbat juif
Benoît XVI : Lettre au R.P. Kolvenbach (50° anniv. d'HA)
Benoît XVI : Message de Carême 2007

Commentaires
des illustrations

Fig. 1 à 11
Fig. 12 à 19
Fig. 20 à 29
Fig. 30 à 39
Fig. 40 à 49
Fig. 50 à 59
Fig. 60 à 69
Fig. 70 à 83

Notes
• Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Liste des sigles
Notes du Prologue

2. @ Exégèse des Pères et Bible du Cœur de Jésus.
Comme l’ont abondamment démontré les travaux du Cardinal de Lubac, cette exégèse était étroitement dépendante de celle des Pères et, en Occident, tout spécialement de saint Augustin. Certes, sous l’influence en particulier d’Origène, ceux-ci ont pu verser parfois dans un allégorisme de mauvais aloi. Mais, comme on va le montrer, saint Thomas dépend ici de saint Augustin, l’un et l’autre commentant le même verset du Psaume 21 (On peut seulement remarquer que le docteur médiéval ne présente qu’en troisième position l’interprétation de son illustre prédécesseur).
Notre chapitre 5 sera consacré à l’exégèse scientifique de la péricope 19, 31-37 de saint Jean. Ce prologue apéritif vise seulement à justifier d’entrée de jeu le titre et le sous-titre de notre ouvrage. Il le fait à partir du CEC 112 (Ainsi l’ensemble de nos chapitres se trouvera-t-il enclos entre deux paragraphes de celui-ci : le 112 et le 478. Cf. ci-dessous ch. 12).
Si notre Prologue présente avec insistance le Christ comme le « Livre vivant » de l’Eglise, ce n’est donc nullement pour dévaloriser le texte écrit de la Bible, mais par fidélité à la Constitution Dei Verbum de Vatican II. CEC 112-114 emprunte en effet à ce concile son exposé des trois critères qui empêchent l’écrit inspiré de demeurer « lettre morte (§ 111) » et le premier de ces critères, c’est que le Christ Jésus en apparaisse le centre.
Mais, en ajoutant qu’il en est donc le « cœur » - au sens biblique du mot -, le CEC 112 justifie le titre de notre ouvrage. Nous allons présenter une Bible du Cœur de Jésus, c’est-à-dire un exposé de la foi chrétienne – comme celui du CEC, constamment inspiré de la Bible, mais avec le souci permanent de le recentrer sur le dessein caché de Dieu qui fait l’objet de la Révélation divine tout au long des siècles. Telle était bien la perspective d’Augustin, de Thomas et de leurs épigones : il n’y a équation entre la Bible et le Cœur de Jésus que dans l’exacte mesure où l’on comprend l’ouverture du côté de Jésus comme le décalque symbolique de l’acte de Révélation divine, - cet acte libre grâce auquel Dieu nous livre le dessein caché de son Amour miséricordieux.
Ce prologue justifie donc aussi le titre de Livre ouvert donné à notre premier tome et son exergue emprunté à Didier Rimaud : « Explique-nous le Livre ouvert à coups de lance ».

7. @ Postérité de la symbolique augustinienne.
La symbolique augustinienne qu’on vient d’exposer se profile derrière des textes du Moyen Age, voire de l’époque moderne, souvent fort beaux, tel le Stimulus amoris longtemps attribué à S. Bonaventure (Opera omnia, Paris, Vivès, t.1, 1868, XII, 653B). Cf. aussi Godefroid d’Admont, Homélie 51, In dominicam IV post pascha prima, PL 174, 339; S. Bernardin de Sienne, Sermo 66 (De sanctissima passione et mysteriis crucis). Opera omnia, Florence, 1956, t.5, 97,36 - 98,2; S. Jean Eudes, Le Cœur admirable de la très sacrée Mère de Dieu (1681), VI, 1, 5. Œuvres complètes, Paris, t.7, 1908, 156.

18. @ Le Christ, Livre vivant.
0n s’inspire ici de PAUL BEAUCHAMP, Le récit, la lettre et le corps, Paris, Cerf, 1982, 90-95. « Ce qui disparaît de Jésus, le corps de mort, semblable à celui du péché, est identifié au « chirographe », au document porteur de la sentence de mort que nous vaut notre péché (Col 2, 14) ». Op. cit., 90. Et en 2 Co 3, 3, Paul dit : “Vous êtes une lettre du Christ”, c’est-à-dire que vos vies apparaissent aux yeux de tous transparentes de Lui. Or une lettre de recommandation tient en une page. Plus tard, on rencontrera chez Augustin la même dialectique du Christ-Tête et des chrétiens, membres de son Corps.

31. @ Le Christ, Livre vivant chez sainte Catherine de Sienne.
Jésus est « la Vérité éternelle […] qui a écrit sur son corps avec des lettres si grandes que tous peuvent les comprendre, et non pas avec de l’encre, mais avec son propre sang [...] Tu vois bien que, dans ce livre, les initiales des chapitres sont si grandes : elles manifestent toutes la vérité du Père éternel, l’amour indicible par lequel nous avons été créés. (L 316) » Ces capoversi (=initiales ornées de début d’alinéa) sont toujours les pieds, le côté et la bouche. Pour lire, il faut monter à partir des pieds (L 318). Trois échelons = trois chapitres, dont le principal est « celui de la brûlante charité que nous trouvons dans son côté, où il nous montre le secret de son cœur » (ibid.). « Ce symbole du livre appliqué au Corps de Jésus trouve son point culminant dans la Lettre 309, adressée à Jean de Parme. » Celui-ci « avait écrit un livre suspecté d’hétérodoxie. Avec une merveilleuse délicatesse, Catherine l’invite à préférer le livre du Corps de Jésus à son propre livre : « Je suis certaine que si vous lisez dans ce doux livre, votre livre qui vous a coûté tant de souffrance ne vous causera plus la moindre fatigue. » La sainte illettrée donne une leçon magistrale à cet universitaire, en lui apprenant à lire successivement les trois chapitres. En relation avec ce livre, l’Ecriture elle-même s’ouvre et donne toute sa lumière. L’herméneutique* biblique de Catherine se réfère constamment au Corps de Jésus mort et ressuscité, réellement présent dans l’Eucharistie et représenté dans le Crucifix, icône du Crucifié.
On ne fait que résumer ici François-Marie Léthel, Théologie de l’amour de Jésus, Vénasque, Ed. du Carmel, 1996, 85-86. La numération des Lettres est empruntée à l’édition critique italienne : Le Orazioni, Rome, ed. Caterinie (G. CAVALLINI).

33. @ Le Christ a pris entre ses mains le pain des Écritures.
Tunc ergo Scripturarum panes in manibus suis accepit Dominus Jesus, quando secundum Scripturas incarnatus, passus est et resurrexit ; tunc, inquam, acceptis panibus gratias egit, quando ita, Scripturas implendo, semetipsum obtulit Patri, in sacrificium gratiae et veritatis. (Rupert, In Jo, 1, VI. PL, 169, 443D).

Ainsi donc le Seigneur Jésus a pris les pains des Ecritures dans ses mains, quand, il s’est incarné, il a souffert et il est ressuscité selon les Ecritures ; alors, dis-je, prenant les pains, il a rendu grâce quand, en accomplissant de cette façon les Ecritures, il s’est offert lui-même au Père en sacrifice de grâce et de vérité.

37. @ A propos des livres de dévotion au temps de sainte Thérèse d’Avila.
En 1559, Valdès, l’Inquisiteur Général d’Espagne, mit à l’Index ce genre d’ouvrages non seulement lorsqu’ils étaient suspectés d’hérésie, mais quand, à son jugement, ils risquaient de troubler les âmes simples.



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